Connaissez-vous les plantes ayurvédiques majeures ? Dans ce nouvel article, nous vous invitons à un voyage… en Inde ! Nous vous proposons une introduction à la médecine traditionnelle indienne, l’Ayurveda. Voyons ensemble en quoi consiste cette philosophie de vie et la place que le yoga occupe. Dans un deuxième temps, nous dresserons une liste non exhaustive de plantes incontournables.
Qu’est-ce que l’Ayurveda ?
L’Ayurveda : la médecine traditionnelle indienne
Si nous nous intéressons à l’étymologie, nous pouvons voir que le mot Ayurveda vient du sanscrit “Ayur” qui signifie “la vie, la longévité” et de “Veda” qui veut dire “la sagesse, la connaissance”. Ainsi, nous pourrions le traduire par “connaissance de la vie et de la longévité”.
L’origine de la médecine traditionnelle indienne remonte à plus de 5000 ans et se base sur les Vedas, des textes anciens qui rassemblent les connaissances révélées aux sages indiens, les Rishis.
Son objectif est triple. En effet, elle vise la guérison des maladies, le maintien de la santé et la réalisation de soi. Cela correspond à une philosophie, un style de vie, un état d’esprit. La vision est holistique, elle considère l’homme dans sa globalité : un ensemble corps âme esprit ne pouvant être séparé, le tout dans un environnement.
L’Ayurveda considère l’homme comme faisant partie intégrante de la nature. Et si l’être humain prend de la distance avec celle-ci d’une manière, cela peut engendrer de façon plus ou moins consciente de la souffrance et de l’angoisse. Cela crée un déséquilibre et peut avoir pour conséquence l’apparition de maladie. L’Ayurveda a pour but de comprendre et expliquer la vie humaine dans sa totalité. C’est en cela qu’il s’agit d’une véritable philosophie de vie.
Doshas, agni et malas
Vous vous dites que nous avons placé des mots qui vous seront utiles pour votre prochaine partie de Scrabble ? Libre à vous 🙂 Notre idée est de vous familiariser avec l’univers de la médecine traditionnelle ayurvédique afin que vous la cerniez mieux.
Comme la naturopathie et la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) , l’Ayurveda présuppose l’existence d’une énergie vitale, que ce soit dans le règne minéral, végétal, animal ou humain. La médecine traditionnelle indienne parle de prana (en MTC, le “Qi”). Il circule dans chacune de nos cellules via des nadis, des canaux énergétiques (les méridiens de la MTC). Pour renforcer cette fameuse énergie vitale, on peut renforcer Agni, c’est-à-dire le feu intérieur. Cela permet ainsi de brûler les impuretés accumulées dans les nadis. Nous pouvons également augmenter le sattva, la pureté de manière à favoriser l’harmonie entre nos différents corps (physique, émotionnel, spirituel…).
Comme en naturopathie, L’Ayurveda s’appuie sur le principe d’individualisation constitutionnelle. En effet, nous naissons tous avec un capital de départ, hérité donc de nos parents. Il peut être “positif” ou “négatif” et il ne bougera jamais. Par la suite, notre hygiène de vie pourra l’influencer dans un sens comme dans un autre.
En médecine indienne, selon notre constitution de départ, nous sommes influencés par une ou plusieurs doshas (Vata, Pitta et Kapha). Cela nous aide à connaître nos prédispositions vers des déséquilibres en particulier et donc des pathologies. En effet, s’ils sont déséquilibrés, les déchets corporels (les malas) qui correspondent aux selles, à l’urine, la sueur, la bile, le sébum, etc. s’accumulent et une maladie peut apparaître. Il s’agit donc de maintenir l’équilibre autant que possible. Voici une introduction très raccourcie de l’Ayurveda qui vous permettra néanmoins de comprendre cette philosophie.
Le mode de vie ayurvédique
L’Ayurveda part du principe que la maladie n’existe pas mais qu’elle résulte plutôt d’un déséquilibre, qui apparaît en cas de mauvaise hygiène de vie :
- un environnement toxique ;
- une alimentation qui ne correspond pas à notre constitution ;
- des pensées et des émotions négatives ;
- l’oubli de son propre corps ;
- un sommeil insuffisant ;
- du surmenage ;
- des virus, bactéries ou parasites présents dans le corps.
Ainsi, la santé constitue un équilibre harmonieux entre l’organisme dont le fonctionnement est optimal, la gestion des émotions, les pensées qui nous traversent, la prise en compte de notre environnement avec du temps passé dans la nature par exemple, et une vie spirituelle.
Si cet équilibre est atteint, alors la personne connaîtra un bien-être intérieur et une belle harmonie, avec un corps qui fonctionne bien et une énergie vitale qui circule librement. Tout cela implique de prendre soin de soi globalement, grâce à des routines et de bonnes habitudes. En somme, un mode de vie qui permet de rester en bonne santé.
La pratique du yoga
Le yoga fait partie intégrante de l’Ayurveda. Ce sont deux sciences très proches qui sont issues des Vedas, les plus vieux textes indiens. Une bonne pratique du yoga favorise la santé, tant d’un point de vue physique que spirituel. Les postures (asanas) reposent sur une respiration rythmée (pranayama) permettant de contrôler l’énergie et de courtes périodes de relaxation.
Le contrôle du souffle (pranayama) est fondamental car il permet de libérer le fameux prana au niveau du plexus solaire. Cela permet aussi de préparer le corps à tenir les postures (les asanas) qui visent à améliorer la souplesse et la circulation. Ils entretiennent les muscles, les ligaments, les tendons, les articulations tout en vivifiant les organes et permettant d’atteindre le calme d’intérieur. En fin de séance, des exercices de relaxation sont réalisés.
Les plantes ayurvédiques majeures : notre top 9
Les plantes sont très importantes dans l’Ayurveda. En effet, elles contiennent l’énergie cosmique du Soleil (considérée comme étant la plus grande source connue de guérison dans la philosophie ayurvédique) et la puissance de guérison de la Lune.
Les plantes médicinales convertissent les sels minéraux et autres composés qu’elles contiennent en matière organique, afin qu’elles soient plus assimilables par l’organisme. Elles ont une action sur chaque cellule du corps car elles contiennent les cinq éléments : terre, eau, air, feu, éther).
Si l’Ayurveda considère que ses principes s’appliquent à toutes les plantes, cette médecine traditionnelle privilégie les plantes qui ont poussé localement, car elles seront ainsi plus efficaces. La pharmacopée en contiendrait plus de 400. Nous avons élaboré une sélection des plantes ayurvédiques majeures avec notre top 9. Découvrons-le dès maintenant !
Aloe vera (Aloe vulgaris)
En Ayurveda, l’aloe vera est appelé “vitalité de la jeunesse”. Cette plante est fabuleuse sur le plan digestif. En effet, elle améliore la digestion, soulage l’estomac, régule le transit intestinal, dans un sens comme dans l’autre. En effet, l’aloe vera permet autant de lutter contre la constipation chronique que de soulager des diarrhées. De plus, il équilibre les trois doshas. Par ailleurs, l’aloe vera est également recommandé pour la peau, grâce à son action nourrissante, réparatrice et régénératrice des tissus. Il est notamment très efficace pour apaiser les coups de soleil. Cependant, il est contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement.
Boswellia (boswellia serrata)
Le Boswellia est une plante majeure des articulations. C’est un arbre de taille moyenne originaire d’Inde. Sa résine est très utilisée en Ayurveda pour soulager les rhumatismes et l’arthrite. Il est considéré comme un anti-inflammatoire puissant par la médecine traditionnelle indienne. Par ailleurs, il apaise Pitta en régulant l’inflammation et réduit Kapha. Il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.
Tulsi (Ocimum sanctum)
Le tulsi est considéré comme une plante très précieuse en Inde, ce qui lui vaut le nom de “basilic sacré”. Il réduit les toxines et régule la glycémie (le taux de sucre dans le sang). Considéré comme une plante adaptogène, il permet d’apaiser le stress et est indiqué en cas de fatigue pour redonner de l’énergie. Par ailleurs, le tulsi a une action protectrice contre les rhumes saisonniers et les fièvres et soutient les défenses immunitaires. De plus, il est réputé pour ses vertus détoxifiantes. Il diminue Vata et Kapha. En excès, il peut augmenter Pitta par sa saveur piquante et sa nature chauffante. Il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes. Si vous êtes diabétique ou si vous prenez des anticoagulants, demandez son avis à votre médecin ou pharmacien car il est hypoglycémiant et il fluidifie le sang.
Shatavari (Asparagus racemosus)
Parmi les plantes ayurvédiques majeures se trouve le shatavari. Cette plante adaptogène a un goût amer et sucré et une texture onctueuse. Il agit principalement sur la sphère génitale et hormonale féminine. Le shatavari permet de soulager le syndrome prémenstruel et accompagne lors de la ménopause. Il soutient en cas de cycle irrégulier ou d’aménorrhée. De plus, il est conseillé en cas de problème de fertilité. C’est aussi un aphrodisiaque. Par ailleurs, le shatavari est recommandé en début de grossesse et soutient également la production du lait à la naissance du bébé. En outre, c’est un très bon émollient qui montre son efficacité en cas de troubles digestifs et troubles inflammatoires comme la maladie de Crohn. Enfin, c’est une plante adaptogène qui aide en cas de stress et d’anxiété. Il réduit Pitta.
Moringa (Moringa oleifera)
Le moringa, appelé “arbre de vie” est considéré comme un superaliment. Il est riche en acides aminés essentiels, vitamines, polyphénols, vitamines A, B, C, E, en minéraux et en acides gras. Il stimule les défenses immunitaires, aide à baisser la glycémie. De plus, il améliore les capacités de mémorisation et les fonctions cognitives, ce qui en fait un précieux allié en cas de maladie d’Alzheimer. Le moringa permet également une bonne digestion et réduit les risques cardiovasculaires par son action purificatrice de la circulation sanguine. C’est également un antioxydant, antiviral et anti-inflammatoire. Il équilibre les trois doshas mais surtout Vata et Kapha par ses propriétés chauffantes. Il est conseillé aux personnes de constitution Pitta d’en consommer avec modération.
Bacopa (Bacopa monnieri)
Le Bacopa figure également parmi les plantes ayurvédiques majeures. En effet, il est utilisé depuis près de 3000 ans. Également appelé “brahmi” ou “hysope d’eau”, il est très connu pour son action sur les fonctions cognitives. En effet, il stimule la mémoire et la concentration et augmente les facultés d’apprentissage. Il améliore la circulation sanguine au niveau cérébral. Par ailleurs, c’est un allié du système nerveux grâce à son soutien en cas de stress et d’anxiété. Il soulage les insomnies et les agitations nocturnes : il favorise l’endormissement et procure de la sérénité. Il a également une action antioxydante qui permet de protéger les cellules du stress oxydatif.
Ashwagandha (Withania somnifera)
L’ashwagandha (appelé “ginseng indien”) est une plante adaptogène très connue. En sanskrit, son nom signifie “qui a l’odeur du cheval”, en référence aux bienfaits qu’il apporte, semblables à la force d’un cheval. C’est un stimulant général qui soutient en cas de fatigue nerveuse et surmenage. Il soutient notamment les glandes surrénales. C’est un tonique général, tant du système nerveux, que reproducteur, hormonal ou immunitaire. De plus, il réduit le stress et l’anxiété stimule la mémoire et augmente les capacités d’apprentissage. Il améliore le sommeil et possède une action apaisante. Cette plante possède également des vertus anti-inflammatoires. L’ashwagandha est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu’aux enfants. Il apaise vata et kapha mais augmente pitta en cas d’excès.
Gingembre (Zingiber officinale)
Nous ne pouvions pas évoquer les plantes ayurvédiques majeures sans parler du gingembre ! Utilisé depuis plus de 5000 ans tant en cuisine que d’un point de vue thérapeutique, le gingembre possède de nombreux bienfaits. En effet, il a une action sur le système digestif, qu’il réchauffe. De plus, il augmente le feu digestif et la sécrétion d’enzymes digestives. Il soulage également les ballonnements, les gaz et les douleurs intestinales.
Ses propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et antivirales sont largement appréciées notamment en cas d’arthrite ou encore d’entorse. Par ailleurs, le gingembrel stimule l’appétit et réduit les nausées notamment chez la femme enceinte ou en cas de chimiothérapie. Ses effets énergisants lui permettent de tonifier et fortifier l’organisme. Enfin, il réduit Vata et Kapha et augmente Pitta (surtout avec du sucre).
Curcuma (Curcuma longa)
Dernier parmi les plantes ayurvédiques majeures de notre top 9 mais non des moindres, le curcuma. Il est très utilisé en Ayurveda. Il est considéré comme un grand antibiotique naturel. De plus, il équilibre le système digestif et le système endocrinien.
Par ailleurs, le curcuma est un anti-inflammatoire puissant. Les personnes souffrant des articulations et notamment d’arthrite rhumatoïde ou d’arthrose l’apprécient beaucoup. Le curcuma a également un fort pouvoir antioxydant qui permet de lutter contre le stress oxydatif. De plus, il aide à limiter l’accumulation des graisses. C’est une plante très polyvalente, qui équilibre les trois doshas.
Vous connaissez maintenant notre top 9 des plantes ayurvédiques majeures ! Nous espérons que ce voyage en Inde vous aura plu. L’Ayurveda est bien plus qu’une médecine traditionnelle, c’est une philosophie de vie, qui place la santé en son centre. Nous terminerons cet article par une citation de Swami Vishnudevananda : “La santé est une richesse, la paix de l’esprit est un bonheur, et le yoga montre la voie à suivre”.